samedi 9 février 2008

Propos racistes: information judiciaire contre 5 personnes dont 3 policiers

AMIENS (AFP) - Une information judiciaire pour "provocation à la haine raciale" a été ouverte samedi à l'encontre des cinq personnes, dont trois policiers, soupçonnées d'avoir proféré des propos antisémites dans la nuit du 1er au 2 février dans un bar d'Amiens, a-t-on appris de source judiciaire.

Dans le pub amiénois "My Goodness", les membres du groupe, présentés samedi à un juge d'instruction, auraient crié "Mort aux Juifs" et dit: "il faut rouvrir les fours crématoires", a expliqué à l'AFP le procureur adjoint de la République d'Amiens, Philippe Petitprez.

Ils auraient également réalisé à plusieurs reprises des saluts hitlériens et crié "Sieg heil" et "Heil Hitler".

Un des policiers, brigadier-chef à la brigade anti-criminalité (BAC) d'Amiens, se voit également reprocher d'avoir tenu des propos xénophobes, à savoir qu'il "refus(ait) de laisser son pays colonisé par les bougnoules ou les négros", a précisé le parquet.

Une information judiciaire a également été ouverte pour "actes d'intimidation envers une victime" contre deux suspects, le brigadier-chef et un gérant de société commercialisant des viandes, qui sont soupçonnés d'avoir exercé des menaces sur le gérant de l'établissement.

Le parquet a requis le placement sous contrôle judiciaire des cinq personnes. Pour la provocation à la haine raciale, qui fait encourir une peine d'emprisonnement d'un an, "la détention provisoire n'est pas possible", a expliqué M. Petitprez.

Pour le deuxième chef, "elle l'est théoriquement, mais hormis le trouble à l'ordre public, on n'a pas vraiment de critères permettant de demander la détention. Or le trouble à l'ordre public n'est plus un critère de détention provisoire depuis l'année dernière en matière correctionnelle", a-t-il poursuivi.

"Tous reconnaissent peu ou prou avoir levé leurs verres en prononçant des mots tels que +Heil Hitler+ ou +Sieg Heil+" et d'avoir fait des "saluts hitlériens" mais "personne ne reconnaît avoir tenu les propos antisémites, notamment les plus violents, comme +Mort aux Juifs+", a déclaré M. Petitprez.

"Nous disposons par contre de témoignages de plusieurs personnes qui nous paraissent extrêmement fiables", a-t-il ajouté.

"Les actes d'intimidation sont (aussi) contestés", a noté le procureur adjoint, en soulignant que "cette accusation repose essentiellement sur les dires du gérant du bar".

M. Petitprez a précisé qu'"aucun n'(avait) revendiqué une appartenance à un mouvement néo-nazi".

Selon des sources proches de l'enquête, le brigadier-chef, âgé de 39 ans, a fait des campagnes pour le Front national et sa femme est conseillère régionale de Picardie sous cette étiquette. Il est également syndiqué à la FPIP (Fédération professionnelle indépendante de la police), syndicat minoritaire d'extrême droite.

Les autres suspects sont deux policiers âgés de 30 et 37 ans, un boucher de 40 ans et un gérant de société de commerce de viande de 41 ans.

Le boucher, qui a "refusé de s'alimenter" depuis deux jours, a fait un léger malaise et un médecin du Samu s'est rendu au tribunal samedi après-midi pour l'examiner, a précisé M. Petitprez.

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vendredi 8 février 2008

Cinq personnes dont trois policiers d'Amiens en garde à vue pour des propos racistes

AMIENS (AFP) - Cinq personnes, dont trois policiers de la brigade anticriminalité d'Amiens, étaient en garde à vue vendredi à la suite des propos et actes antisémites qu'elles auraient tenus dans un bar d'Amiens dans la nuit du 1er au 2 février, a-t-on appris auprès du procureur d'Amiens.

Les trois policiers ont été suspendus, a indiqué le ministère de l'Intérieur dans un communiqué jeudi soir.

Selon le site internet du Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme (BNVCA), cinq personnes, dont trois policiers en civil, ont fait irruption dans un pub, "le Goodness", à Amiens aux cris de "sieg heil" avant de trinquer en criant des propos violemment antisémites entrecoupés de plusieurs saluts hitlériens.

Ces faits ont été confirmés jeudi par le ministère de l'Intérieur, ainsi que par l'avocat du patron du bar, Hubert Delarue, interrogé par l'AFP.

La ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie, a condamné "avec la plus grande fermeté ces actes et propos intolérables", dans un communiqué publié par son cabinet. "Le comportement de ces fonctionnaires est en contradiction totale avec la déontologie de la police et son action quotidienne contre toutes les formes de discriminations", relève Mme Alliot-Marie. A la demande de la ministre, ces trois policiers, qui se réclamaient en outre du "White Power", ont fait "l'objet d'une suspension administrative immédiate".

Une enquête disciplinaire est engagée par l'Inspection générale de la police nationale (IGPN, la police des polices), parallèlement à celle établie dans un cadre judiciaire pour provocation à la haine raciale et apologie de crimes contre l'humanité. Selon le Courrier Picard, dans son édition à paraître vendredi, l'un des policiers aurait déjà été placé en garde à vue.

Le ministère de l'Intérieur avait été avisé des faits par le BNVCA qui lui a communiqué les numéros d'immatriculation des véhicules utilisés par les cinq hommes, transmis par le gérant de l'établissement.

Par ailleurs, le patron du bar a porté plainte jeudi pour "menaces sous conditions", a-t-on appris auprès de son avocat, affirmant que les policiers l'auraient menacé de représailles si cette affaire s'ébruitait, et notamment de faire fermer son établissement.

Il a été entendu jeudi à la mi-journée par la police, qui a réagi rapidement et avec le plus grand sérieux, toujours selon maître Delarue. Selon le patron du bar, le groupe était passablement "énervé" lors de son arrivée dans l'établissement et s'est "lancé dans des diatribes verbales accompagnées de gestes en rapport", a expliqué maître Delarue. "Ils ont tenu des propos racistes, antisémites et xénophobes", a-t-il précisé.

"Un employé leur a demandé d'arrêter ou de quitter le bar, ce qui manifestement ne les a pas freinés. Le patron leur a demandé à son tour. Et ils ont fini par partir, tout en le menaçant de représailles si la chose s'ébruitait", a-t-il ajouté, précisant qu'il s'agissait à la fois de menaces "le concernant mais aussi en rapport avec son activité professionnelle".

Selon l'avocat, son client a immédiatement eu l'intention de porter plainte, tout en "n'étant pas insensible aux menaces". "Cinq jours après, il reste extrêmement choqué", a-t-il ajouté. Les témoignages de plusieurs clients du bar, "scandalisés et horrifiés" par la scène à laquelle ils ont assistée, ont été recueillis par le patron et transmis à la police, a indiqué maître Delarue.

De plus, deux employés du bar d'origine africaine auraient également été "pris à partie" par les policiers, toujours selon l'avocat.

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lundi 2 juillet 2007

Six suspects interpellés dans l'enquête sur une agression raciste près de Lille

AP (LILLE) - Six personnes, dont deux gendarmes, ont été placées en garde à vue lundi par la sûreté urbaine de Lille (Nord) dans le cadre d'une enquête sur une agression à caractère raciste, a-t-on appris de source judiciaire.

Agées de 27 à 30 ans, elles sont soupçonnées d'avoir molesté en décembre 2005 sept femmes d'origine maghrébine qui participaient à une fête de fiançailles à Faches-Thumesnil, près de Lille. L'une des victimes, une personne âgée, avait été blessée au visage.

"On a trouvé chez eux des insignes et un drapeau nazis et des documents relatifs aux idéologies extrémistes de droite", a indiqué Philippe Lemaire, le procureur de la République de Lille lors d'une conférence de presse.

Des photos représentant des personnes en tenue militaire faisant des saluts hitlériens ont également été découvertes lors des perquisitions, selon la même source

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samedi 24 mars 2007

Bavures policières filmées : suspensions en série...

Le Ministère de l'Intérieur a annoncé ce jeudi plusieurs suspensions de fonctionnaires de la police. Dans les deux cas, des caméras de télévision ont filmé les scènes des faits...

France 2 a, suite à cette décision, diffusé lors de son JT de 20 heures les images de deux incidents.

On y voit un jeune homme - qui d'après un témoin venait d'être relaché du commissariat et avait trouvé comme distraction...immédiate le lancer de canettes sur les vitres du bâtiment - rattrapé par un policier et plaqué. Des renforts arrivent et on voit nettement deux policiers donner des coups à l'homme à terre...

Les deux fonctionnaires qui ont porté les coups et les six autres qui ont assisté aux faits ont été suspendus et placés en garde à vue dans les locaux de l'Inspection général des services .

Seconde affaire, filmée il y aquelques jours par une télé allemande : l'arrestation de deux jeunes en banlieue parisienne.

On y voit deux policiers interpeller deux jeunes, menottés, les mains dans le dos, et le visage flouté. L'un d'entre eux maintient un des jeunes, assis, en le montrant à la caméra, et lance: "Regarde la France d'aujourd'hui. Regarde ça. C'est pas beau ça?".

Le jeune insulte la journaliste: "Tu respectes la journaliste!", lui lance le fonctionnaire en lui portant deux gifles.

Violation de la déontologie, l'accusé ne pouvant se défendre. Là aussi, le policier devrait être suspendu.

Le ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, a affirmé sur France 2 dans l'émission d'Arlette Chabot qu'il n'accepterait "aucun débordement des forces de l'ordre".

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mardi 19 avril 2005

BAVURES - RACISME - POLICE

Après Amnesty International qui dénonçait en avril l’impunité des agents de la force publique en France, (lire notre édition du jeudi 7 avril 2005 , France, rubrique BAVURES : La chronique judiciaire de Pascal Mourot), la Commission Nationale de Déontologie de la Sûreté (CNDS), commission indépendante créée par la loi 2000-494 du 6 juin 2000, a publié lundi son rapport annuel 2004 qui montre que les violences commises par les policières sont en forte augmentation.

Selon plusieurs enquêtes la police a de plus en plus souvent un comportement raciste à l’égard des jeunes issus de l’immigration, notamment depuis le passage au Ministère de l'Intérieur de Nicolas Sarkozy.

Le nombre de cas dus à la police serait beaucoup plus important selon les organisations humanitaires puisque les épisodes entre la population d’origine africaine ou maghrébine, vivant le plus souvent dans la région parisienne, n’aboutissent pas tous devant la Commission, d'autant que celle-ci ne peut pas être directement saisie.Les demandes motivées doivent être adressées à un parlementaire, sénateur ou député de son choix, à l'exception de ceux qui sont membres de la Commission et pour être recevable, la réclamation doit être transmise à la Commission nationale de déontologie de la sécurité dans l'année qui suit les faits. Une réclamation portée devant la Commission n'interrompt pas les délais relatifs à la prescription des actions en matière civile et pénale et aux recours administratifs et contentieux. Les plaintes, au nombre de 19 en 2001, 40 en 2002, 70 en 2003, ont augmenté de 38 % en 2004.

33 % des dossiers concerne la seule police nationale et la commission note un nombre croissant de litiges survenus à la suite de contrôles routiers. Ces contrôles dégénèrent fréquemment et débouchent sur des poursuites engagées par les policiers pour "outrage à agents de la force publique" ou "rébellion". La Commission rapporte que "des mesures de contrainte" qui sont alors prises sont disproportionnées avec la réalité.

Parfois, ces contrôles de police donnent lieu à des "violences inadmissibles". La Commission rapporte un cas, des policiers en état d’ivresse qui ont frappé un Turc "à coup de matraque, de poing, de pied, en tenant des propos racistes" et celui d'un homme atteint d'un cancer frappé d'un coup de tête alors qu'il tentait d'intervenir en faveur de son fils.

Les auteurs de violence sont souvent de jeunes policiers âgés en moyenne de 25 ans. La plupart viennent de province et se retrouvent dans des quartiers difficiles alors qu’ils manquent d’expérience et de formation. Les plaignants, eux, comprennent "un fort noyau de jeunes issus de l’immigration maghrébine de 18 à 35 ans".

"Une fracture s’établit, pouvant amener des citoyens à pouvoir douter de vivre dans un Etat de droit s’ils ne sont pas traités comme tels", observe la Commission. "Il y a urgence à mieux diriger la police sur le terrain" a réclamé le Président de la CNDS, Pierre Truche, Président honoraire de la Cour de cassation et de la Commission consultative nationale des droits de l'homme. Le responsable de la Commission a fait par ailleurs remarquer que les dérapages concernent peu les gendarmes, qui ne travaillent pas dans les mêmes conditions que la police. Les gendarmes vivent dans des casernes et sont mieux encadrés, la hiérarchie est aussitôt informée du moindre incident.

Enfin, rappelons que 4 circulaires ministérielles ont vu le jour à la demande de cette instance. La dernière concerne les femmes détenues qui accouchent : pour elles, le port des menottes est désormais interdit. Les syndicats de police ont dénoncé le contenu de ce rapport. Dominique Galouzeau de Villepin, ministre de l’Intérieur, de la Sécurité intérieure et des Libertés locales, rappelle qu'il est prévu, depuis quelques semaines, d’augmenter le nombre de gradés à Paris, ce nombre passerait de 12 à 26 % des effectifs de policiers.

Source : Fil-info-France du mardi 19 avril 2005 N° 1011/22407, pays France, rubrique BAVURES - RACISME - POLICE

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vendredi 3 décembre 2004

Les étrangers, premières victimes des violences policières en France, selon un rapport

PARIS (AP) - La vaste majorité des victimes de violences policières sont étrangères ou leur nom ou leur apparence physique laissent penser qu'elles le sont, selon un rapport présenté vendredi par la commission nationale Citoyens Justice Police.

Cet organe regroupe la Ligue des droits de l'homme (LDH), le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP), le Syndicat des avocats de France (SAF) et le Syndicat de la magistrature (SM).

Entre juillet 2002 et juin 2004, la commission Citoyens Justice Police a reçu près de 200 courriers postaux et électroniques. Cinquante dossiers de violences illégitimes de la part de fonctionnaires de police ont été "travaillés au fond", selon le rapport d'activité.

"Dans 60% des cas, les victimes sont des ressortissants étrangers", principalement en situation régulière, relève l'étude. "Dans les 40% restants, les victimes sont de nationalité française mais, à quelques exceptions près, leur nom ou leur apparence physique peut laisser penser qu'elles sont d'origine étrangère".

D'après la commission, les victimes sont issues de catégories socioprofessionnelles très diverses mais ce sont en majorité des hommes (78%). Et ce sont essentiellement de jeunes adultes puisque la moyenne d'âge s'élève à 31 ans.

La plupart des auteurs présumés des violences sont des fonctionnaires de la police nationale en tenue ne faisant pas partie d'unités spéciales. Dans plus de la moitié des cas, les faits ont lieu la nuit.

"Les opérations de police propices aux dérapages conduisant à des actes de violence sont majoritairement les contrôles d'identité", précise Citoyens Justice Police.

La commission demande aux magistrats de "jouer pleinement leur rôle" en matière de "surveillance et de contrôle de l'action policière". En outre, "l'autorité politique doit s'interroger sur la culture du résultat imposée aux services de police, qui a pour effet une augmentation importante du nombre de procédures d'outrages et de rébellion, en l'absence de toute autre infraction".

"Les fonctionnaires de police ou de gendarmerie doivent également bénéficier d'un encadrement sur le terrain, contrairement à la tendance actuelle qui consiste à placer les agents les plus inexpérimentés sur les quartiers difficiles, notamment la nuit", préconise encore le rapport.

Enfin, "le législateur doit remettre en cause la légalité des contrôles d'identité effectués à titre préventif dont la multiplication engendre davantage de trouble à l'ordre public qu'elle n'en assure le maintien". Il doit aussi assurer "la possibilité pour les citoyens (...) d'exercer un recours dès lors que leurs droits auraient été violés par un membre des forces de l'ordre".

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