mardi 25 mars 2008

Accusé de corruption, le commissaire Moigne placé en détention

(Reuters) - Patrick Moigne, commissaire de la branche financière de la police parisienne mis en examen pour corruption passive d'une personne dépositaire de l'autorité publique, a été placé en détention provisoire par la cour d'appel de Paris, a-t-on appris de source judiciaire.

La chambre de l'instruction a suivi la demande du parquet qui avait fait appel de sa remise en liberté sous contrôle judiciaire et sous caution de 50.000 euros, accordée initialement par un juge des libertés le 14 mars.

Suspendu de ses fonctions par le ministère de l'Intérieur, cet officier, qui dirigeait depuis 2003 la Brigade de lutte contre les fraudes aux moyens de paiement, est soupçonné d'avoir utilisé ses fonctions pour monnayer des informations confidentielles auprès d'officines de renseignement privées.

Il aurait ainsi vendu des informations relatives à des perquisitions ou des opérations de police à venir dans des dossiers visant Total. A d'autres, il aurait vendu des informations extraites du fichier national de police STIC, qui répertorie des millions de procédures, pour des sommes se montant au total et en l'état du dossier à plusieurs dizaines de milliers d'euros.

Deux acheteurs présumés de ces informations, dont Jacques Le Roy, ancien policier de la Brigade financière devenu employé d'une société "d'intelligence économique", officine de renseignement privé, sont aussi mis en examen pour corruption et ont été laissés libres.

Le groupe pétrolier Total, interrogé la semaine dernière, n'a souhaité faire aucun commentaire. Son directeur général, Christophe de Margerie, est mis en examen dans deux dossiers de corruption. L'un vise le programme onusien pour l'Irak "pétrole contre nourriture", l'autre des opérations en marge d'un contrat d'exploitation du champ de gaz South Pars en Iran.

Une autre procédure pour "blanchiment de capitaux" susceptible de viser Total, concernant des versements suspects à un ancien ministre de la Justice du Cameroun, est en cours à Paris.

Patrick Moigne, 48 ans, était en contact avec toutes les grandes unités de la police parisienne chargées des "affaires" politico-financières, qui enquêtent en particulier sur ces deux dossiers.

Ce policier jusqu'ici très bien noté avait effectué une carrière sans histoire dans la police des réseaux ferrés, à la police du Val-de-Marne, aux stupéfiants, et dans la police financière depuis 2002. C'est l'un des plus hauts gradés de la police jamais mis en cause dans une affaire de corruption.

Thierry Lévêque

Libellés : , , ,

vendredi 7 septembre 2007

Fin de la première journée du procès de sept CRS pour "viols aggravés" de prostituées

Par Matthieu DEMEESTERE

PARIS (AFP) - Le procès de sept CRS accusés d'avoir violé des prostituées s'est ouvert vendredi devant la cour d'assises de Paris, avec l'énumération de la série de crimes reprochés à ces jeunes policiers immatures, sûrs de la toute puissance que leur conférait l'uniforme.

Romaric Leclercq, 28 ans, Yohann Mahé, 29 ans, et Cyril Dussart, 31 ans, sont accusés de "viols aggravés en réunion par une personne abusant de l'autorité conférée par ses fonctions". A leurs côtés, quatre de leurs anciens collègues doivent répondre de complicité et l'un d'eux également de non empêchement de crime.

Ces policiers appartenaient au moment des faits -- commis en 2002 et 2003 à Paris ou en proche banlieue nord -- à la même compagnie, la CRS 7 de Deuil-la-Barre dans le Val d'Oise.

Aujourd'hui, les trois sur lesquels pèsent les accusations les plus lourdes, et qui encourent vingt ans de réclusion criminelle, ont été révoqués de la police nationale. Les autres ont fait l'objet de mesures d'exclusion temporaire.

Face à une de leurs victimes, une Albanaise de 28 ans, seule partie civile au dossier, les accusés qui comparaissent libres ont dû subir au premier jour du procès la lecture du détail des onze viols recensés par l'accusation. Des faits commis pour la plupart lors d'escapades nocturnes alcoolisées sur les boulevards extérieurs de Paris, alors que les policiers portent leur uniforme et circulent en voiture sérigraphiée.

"C'est gratuit pour la police ?" demandaient-ils en substance en abordant les prostituées, d'après l'accusation.

Ils contrôlaient les identités puis exerçaient une forme de chantage en promettant de ne pas inquiéter les étrangères en situation irrégulière à condition qu'elles acceptent des relations sexuelles non rémunérées. Après les avoir embarquées, le fourgon s'éloignait sous une bretelle d'autoroute ou dans une impasse sombre.

L'affaire éclate en 2003 quand une association d'aide aux prostituées et la Ligue des droits de l'Homme (LDH) transmettent à l'Inspection générale des services (IGS, la police des polices) les témoignages recueillis auprès de victimes des agissements de trois principaux accusés, dans la nuit du 8 au 9 avril.

Ce soir-là une prostituée parvient à relever un numéro d'immatriculation qui permettra de remonter jusqu'aux policiers de la CRS 7.

Premier interrogé devant la cour, Romaric Leclercq, désormais ambulancier, a acquiescé à la question de savoir si les faits reprochés pouvaient être liés à un "manque d'encadrement" dans cette compagnie, une des thèses clés de la défense.

Le dos voûté, peinant à s'exprimer, ce père de deux enfants a expliqué que c'était son rêve de devenir policier, regrettant d'avoir "tout perdu aussi bêtement". "C'est très lourd à porter, tous les jours j'y pense", a-t-il ajouté en référence à l'affaire.

Sur le banc des parties civiles, la seule victime présente (les autres n'ont pas pu être retrouvées) s'était mise à sangloter plus tôt, lorsque pour la première fois son nom avait été prononcé à la lecture de l'acte d'accusation.

Venue spécialement d'Albanie, où elle vit de nouveau après son expulsion de France en 2004, "elle est profondément meurtrie et ne comprend toujours pas à ce jour comment des policiers ont pu s'écarter autant de leur mission", a affirmé devant des journalistes son avocate, Me Stéphane Haziza.

Le procès doit durer jusqu'au 14 septembre.

Libellés : , , , , ,

vendredi 30 mars 2007

Un policier et une greffière mis en examen pour trafic de drogue

STRASBOURG (Reuters) - Un capitaine de la brigade des stupéfiants de Strasbourg et une greffière du tribunal de grande instance de la ville ont été mis en examen pour infraction à la législation sur les stupéfiants.

Ils ont été écroués, conformément aux réquisitions du parquet, a-t-on appris vendredi auprès de celui-ci.

Une perquisition effectuée chez la greffière dans le cadre d'une information judiciaire ouverte en janvier 2007 avait permis de saisir 4,5 kg d'héroïne.

L'officier de police a admis avoir apporté la drogue chez la jeune femme, sa maîtresse, et avoir détourné des scellés de drogue qu'il était chargé de faire détruire. Il a précisé que les stupéfiants étaient destinés à approvisionner des informateurs.

La greffière a reconnu avoir reçu de son amant des sommes d'argent en espèces qu'elle faisait transiter sur son compte bancaire avant de les lui reverser.

L'officier de police, qui a été suspendu par sa hiérarchie mercredi, alors qu'il était en garde à vue, est également mis en examen pour abus de confiance par officier public. La greffière devra pour sa part répondre de blanchiment.

Un troisième homme a été mis en examen pour infraction à la législation sur les stupéfiants et écroué dans le cadre de ce dossier.

Libellés : , , ,